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Aujourd’hui, il s’est passé un truc exceptionnel.

Ce site vient de naître (comment il se la pète, le type). Comme j’ai pu l’écrire dans la page de présentation, vous trouverez ici non pas un journal intime, mais plutôt un récit d’expérience. L’expérience maigre d’un jeune psychiatre, avec ses doutes, ses interrogations, mais aussi ses réactions face à la réalité de ce quotidien parfois loufoque, parfois étrange, parfois tendre mais surtout toujours humain.

Cette idée est née dans un contexte particulier : il est vrai qu’en tant que psy (chiatre ou -chologue d’ailleurs), nos amis, nos proches, nos patients nous exposent leur curiosité en nous posant souvent les mêmes questions ou réflexions sur notre métier : “Ça doit être costaud comme métier, quand même!”, “Tu fais comment pour décompresser après tes journées?”… Ou dans un autre registre : “En fait psychiatre, c’est pas vraiment médecin, non?” ou “Ça doit être cool d’être payé à écouter les gens!”, “C’est quoi déjà la différence entre psychologue, psychiatre, psychanalyste et psychothérapeute?”. Et plus récemment, suite aux terribles attentats survenus à Paris, nous avons tous constaté un regain d’intérêt pour la profession et son rôle, si ce n’est son utilité, dans notre société.

Seulement, il semble persister un flou dans la tête de beaucoup de personnes. Que se passe-t-il vraiment chez un psychiatre? Chez un psychologue? Doit-on se suffire des simples préjugés classiques sur la profession? Je ne pense pas. De l’ignorance naît le préjugé. Du préjugé naît l’incompréhension. De l’incompréhension naît le doute. Du doute jaillit la méfiance. Et alors le lien est rompu. En tant que “chirurgiens du lien”, comme j’aime à voir notre profession, on ne peut se permettre de rompre ce lien.

Alors l’idée d’un site communiquant sur les coulisses du métier m’a paru une bonne façon de rétablir ce lien. Certains l’ont déjà fait, notamment en médecine générale. Des types géniaux comme Baptiste Beaulieu et son « Alors Voilà » qui ramène de l’humanité par sa plume. Des femmes charismatiques comme Jaddo et son regard magique sur la profession. Ils ont su nous montrer que plonger dans ce quotidien ne nous mettait pas en situation de vulnérabilité. Non, ils nous rendaient simplement plus transparents. Et je pense que c’est un besoin pour la psychiatrie, qui paraît bien poussiéreuse et obscure par moments.

Ma démarche s’appuie donc sur deux principes. Deux principes défendus par deux personnalités reconnues : Gandhi et la Reine Victoria (rien que ça!).

L’un a dit “Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde”

Une situation récurrente dans notre métier est de constater la difficulté de tout un chacun de comprendre notre rôle, notre position, nos intentions. La solution facile serait d’accuser ce “tout un chacun” : “ils n’ont qu’à comprendre après tout !”. Je préfère ici prendre le parti qu’en tant que psychiatre, nous contribuons pour une grande part à ce flou. Il est de notre responsabilité d’informer de manière plus “transparente” la société sur notre travail au quotidien. Voici donc le premier principe appliqué à ces confidences de psy.

L’autre principe émane de la Reine outre-Manche qui, face à son dévouement pour son pays, conseillait à son fils “never complain, never explain” ou “ne jamais se plaindre, ne jamais se justifier”

Ces confidences n’ont pas pour but de placer les professionnels de santé en victimes ou en “pauvres-petites-bêtes-à-cajoler-parce-que-vraiment-leur-boulot-n’est-pas-facile”. Elles ne se veulent pas non plus comme des arguments justifiant les agissements (bons ou mauvais) de ces mêmes professionnels. Cela serait trop simple. Et inutile. Non. Ce que je souhaite, c’est pouvoir placer le regard de ceux qui le veulent dans les yeux d’un psychiatre, l’instant d’un moment, pour y voir le monde à travers ce prisme. Et je m’efforcerai tant que je peux de garder ce cap, cette ligne éditoriale, tout au long de ces récits.

Ces confidences ont donc pour intention d’amener un regard discret sur le monde parfois obscur de la psychiatrie, de manière à en dessiner les contours et rendre je l’espère moins floues nos pratiques.
Alors une bonne lecture !

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